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3 décembre 2007

Les Amants d'Avignon [Elsa Triolet]

    Les pages d'un prix Goncourt ont, pour une première fois, défilé sous mes yeux, se laissant effleurer par mes mains. Certes, ce n'en est qu'un extrait (nouvelle venant du recueil Le Premier accroc coûte deux cents francs), mais pas moins apprécié.
Lire Elsa Triolet avant les grandes oeuvres de son bien-aimé, n'est-ce pas contradictoire, hors du temps ? Aragon dominait toutes mes connaissances poétiques, principalement, sa prose me restant inconnue, mais les écrits de sa femme se révélèrent plus tentateurs.

    Les Amants d'Avignon, c'est très court, trop court, même. Une foultitude de mots, durs, ou délicats, liés les uns aux autres pour un ensemble presque impalpable, relatant à la fois des duretés de la Résistance, du majestueux crépitement du feu qui meuble une solitude trop pesante, des cafés parisiens - et lyonnais ! - à propos desquels tant de songes se sont formés, et des trains bondés, suants, contrastant avec les compartiments déserts de la Wehrmacht. Sans oublier une histoire d'amour, légère, ancrée dans d'habituels clichés mais adoucit l'ensemble de l'oeuvre.

Concise chronique, en attendant de lire la suite du recueil, et peut-être, enfin, Aurélien.

    "Les flammes sortirent du bois, crépitantes, déchiquetées, de belles guenilles de luxe. Cela vous tient compagnie, le fue, sou mouvement, le bruit meublent la solitude.... On le regarde vivre, se démener... Ses sautes d'humeur, ses trépignements, ses jaillissements, sa perfidie, et comme il se fait tout petit, comme il se tapit sous un bûche, on le croirait mourant, mais c'est alors qu'il se lève haut et clair ! Sa gaieté cascadeuse, ses débordements, ses appétits illimités et le calme brûlant des braises.... Des petits chenets noirs soutenaient les flammes : ils représentaient un buste de femme, délicatement moulé, la jolie tête coiffée en bandeaux, une étoffe croisée sur les seins nus."

9782070344628

Futures lectures ? :
- Les Hauts de Hurlevent, Emily Brontë
- Les Faux-Monnayeurs, Gide
- La Préface de la Critique de la raison Pure, de Kant (ah, depuis le temps...)
- Morphologie du Conte, Vladimir Propp

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