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5 juillet 2007

Mémoires d'une jeune fille rangée [Simone de Beauvoir]

    Pour faire honneur à ce cher Benjamin XY qui a eu la merveilleuse idée de créer ce blog, j'entame ma première critique sur un livre récemment lu : Les Mémoires d'une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir. Je ne connaissais d'elle que les Belles Images qui m'avait plu, sans m'extasier.
Les Mémoires d'une jeune fille rangée, donc, première oeuvre autobiographique de cette dame, retraçant ses débuts en ce monde, de 1908 jusqu'à 1929 ; de sa naissance jusqu'à l'agrégation. Son histoire est relativement connue ; après avoir étudié dans le catholique cours Désir, elle passa de nombreux certificats et alla jusqu'à l'agrégation de philosophie où elle rencontra Jean-Paul Sartre, qui fut son compagnon jusqu'à sa mort.
Cependant, ce n'est pas vraiment l'histoire de sa vie narrée qui m'a tant plue dans cet oeuvre, mais plutôt les mots avec lesquels elle décrivait toute une foule de sentiments, qui -sans prétention cachée- me rappelle maintes choses auxquelles j'ai pensé étant jeune, voire encore actuellement. Rares sont les livres où je m'identifie autant à un personnage, mais ici, mon impression dépassait le stade de l'identification et allait jusqu'à la reconnaissance teintée d'admiration et d'envie.
Dès les premières pages lues, je me suis sentie merveilleusement absorbée par les plus profondes pensées de Simone de Beauvoir, je citerai notamment les premières lignes de la naissance de sa soeur :

"Je tourne une page de l'album ; maman tient dans ses bras un bébé qui n'est pas moi ; je porte une jupe plissée, un béret, j'ai deux ans et demi, et ma soeur vient de naître. J'en fus, paraît-il, jalouse, mais pendant peu de temps. Aussi loin que je me souvienne, j'étais fière d'être l'aînée : la première. Déguisée en chaperon rouge, portant dans mon panier galette et pot de beurre, je me sentais plus intéressante qu'un nourrisson cloué dans son berceau. J'avais une petite soeur : ce poupon ne m'avait pas"

Dans ces quelques lignes transparaît l'esprit encore enfantin de Simone de Beauvoir, qui, cinquante ans après (Les Mémoires d'une jeune fille rangée ont été écrites en 1960), est toujours aussi clair, et non pas corrompu par ses pensées adultes. Dans la plupart des autobiographies que j'ai lues, les "fautes" et passages d'égoïsme racontées par l'auteur-enfant vont toujours de pair avec les aveux transcrits par l'auteur-adulte ; cela me déplaît fortement.

Tout au long de l'oeuvre, on sent donc l'évolution de la narratrice, qui s'émancipe petit à petit de sa bonne éducation pour une vie plus libre, affranchie de toutes contraintes. Le petit bémol dont je ferai part vient de la quatrième de couverture :

"Sartre répondait exactement au voeu de mes quinze ans, il était le double en qui je retrouvais, portées à l'incandescence, toutes mes manies. Avec lui, je pourrais toujours tout partager. Quand je le quittais au début d'août, je savais que plus jamais il ne sortirait de ma vie"

Celle-ci annonçait donc la rencontre avec Sartre, que j'ai tant attendue durant ma lecture de l'oeuvre, mais qui malheureusement n'arrive qu'à la fin. Rien de grave donc, j'ai pu savourer ses aventures avec Sartre dans la suite de son oeuvre autobiographie La force de l'âge que je lis actuellement. A voir...

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