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5 juillet 2007

Mémoires de mes putains tristes [Gabriel Garcia Marquez]

    Je suis sorti de cette œuvre divisé. Divisé entre une forme étonnement plaisante et un fond désagréablement creux. Des personnages qui, contre toute attente, avaient réussi à m’attendrir se révèlent être les piètres pantomimes d’un amour rafistolé. Bien sûr, la lecture est voluptueuse, on ressent quelques pointes d’onirisme et éclats de grâce, mais elle est frustrée. Là où j’attendais immanquablement une analyse plus psychologique, je suis tombé sur une effusion de mélancolie qui ne fait qu’alourdir le livre.

L’histoire : un nonagénaire à la vie plutôt calme et qui prétend n’avoir jamais couché avec une femme sans la payer trouve pour la première fois de son existence l’amour aux côtés d’une jeune fille de bordel qui ne le connaît pas (l’homme vient la trouver lorsqu’elle est endormie). On observe les diverses transformations qui s’opèrent dans la philosophie de l’homme, sa perception de la vieillesse, ses troubles et tout au long de l’œuvre la naissance fragile mais tenace du sentiment amoureux.
En elle même, la situation n’avait rien d’affriolante ; je n’ai jamais été un grand amateur d’histoires d’amour et de prostituées, mais le style de Marquez a fait que je me suis laissé aisément prendre au jeu de ses errements dans une ville sud-américaine transformée par les âges. Rapidement, pourtant, on craint de voir arriver la fin (Mémoires de mes putains tristes est relativement court) sans voir se concrétiser nos attentes. Et ces craintes se révèlent être exactes : c’est « convenable », cependant, tout concordait pour que cela soit « mieux ».

La lecture de cet œuvre a donc été pour moi un ascenseur émotif : premièrement un désintérêt presque éhonté, puis une immersion enchanteresse, pour finir sur un désappointement peu honorable. A lire une fois, pas deux.

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