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10 septembre 2007

La Caverne des Idées [José Carlos Somoza]

  Eidesis, eidesis.. Voilà un bien joli mot qui m'était alors inconnu il y a quelques jours, et que je pense maîtriser parfaitement maintenant ! José Carlos Somoza me l'a fait découvrir dans son  oeuvre La Caverne des idées ; je ne pouvais évidemment pas l'apprendre ailleurs, étant donné que ce mot est le fruit de son invention, et imagination.
C'est un livre assez complexe, et je risque de peiner à le raconter parfaitement. La trame "principale" de l'histoire, si je puis dire, se déroule en Grèce au IVe ou Ve siècle avant J.C (on y côtoie Platon, c'est assez surprenant !) et est sous forme d'enquête policière. Un jeune homme, Tramaque, est retrouvé mort, le corps déchiqueté, le coeur arraché, comme s'il avait rencontré des loups assoiffés de sang. Diagoras, un philosophe de l'Académie et précepteur de Tramaque, engage Héraclès, Déchiffreur d'Enigmes, pour enquêter sur ce meurtre.

    Cela paraît banal, à conter ainsi, alors que cette oeuvre est tout, sauf une vulgaire histoire ! En parallèle de la trame principale, on fait la connaissance du soi-disant Traducteur de l'oeuvre (qui à l'origine est censée avoir été écrite en grec) qui laisse des notes de-ci, de-là, exprimant son avis sur ce qu’il lit, ce qu’il traduit. On apprend par le biais de ce Traducteur que l’œuvre est eidétique, c’est-à-dire qu’elle cacherait un secret, une clé, uniquement visible par le lecteur, au travers de métaphores redondantes et connotées. Au fil du temps, les notes du Traducteur sont de plus en plus importantes, on y apprend même sa  vie, ce qui lui arrive, qui n’est pas sans rapport avec l’œuvre qu’il traduit…
    Je ne vais pas en dire plus, de peur de gâcher l’œuvre à ceux qui voudraient, un jour peut-être, la lire, mais j’ai été assez époustouflée par l’ampleur du projet de Somoza, ainsi que la qualité philosophique de l’œuvre, très en rapport avec des idées platoniciennes. (Le titre, déjà, n’était pas sans rappeler certains écrits de ce monsieur…)

 Hormis la construction et la portée du livre, donc, j’ai trouvé prodigieux la mise en contexte de l’époque – la Grèce Antique  – qui est, à mon goût, assez fidèle au niveau du quotidien des grecs. Historiquement, c’est effectivement un peu pauvre, mais ce n’est pas non plus le but de l’œuvre.

    Une lecture agréable, en somme, et surtout une bonne approche à la philosophie platonicienne, pour moi qui risque d’en avoir grandement besoin cette année…

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