Germinal [Emile Zola]
Un Zola en
apparence lourd et ennuyeux, qui s'est révélé être captivant avec une écriture légère
au possible. Un livre très sombre, qui relate les désastreuses conditions de vie
des mineurs au XIXe. J’étais proche de me sentir couverte de charbon à la fin
de ma lecture, tellement aucun détail n’est oublié. L’auteur a visité les plus
affreux aspects de la vie des pauvres dans une même famille, de la bestialité
sexuelle auxquelles sont confrontées les jeunes filles dès la fin de leur
enfance dite « physique », la pauvreté toujours plus accablante,
réduisant les familles à des animaux en quête de quoi se nourrir, vivant dans
la saleté la plus répugnante sans s’en rendre compte et se livrant à des
combats moraux, et parfois physique pour survivre à cette grève dévastatrice Quoiqu’on
puisse en dire, les malheurs communs ne renforcent pas les liens, du moins pas
dans Germinal .
Le combat des mineurs n'aura rien changé à leur misère, mais ce livre reste une belle leçon de générosité, montrée par le contraste riche/pauvre très présent, notamment avec les descriptions de la vie des bourgeois de la Piolaine en parallèle de celles des mineurs du Voreux. Zola est doué pour faire revivre des réalités oubliées, c'est évident ! Les longues descriptions pourraient en décourager certains, mais il n'y a pas à redire, cela reste très abordable et fluide, tout en étant lourd en leçons de morale.
*
"Des hommes poussaient une année noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait bientôt faire éclater la terre."